Etat de l'environnement en Chine
L’eau
Cette désorganisation de la gestion des déchets provoque des pollutions importantes pour les cours d’eau et les nappes phréatiques.
Les grandes inondations de ces dix dernières années ont été destructrices pour les hommes, l’écologie et les infrastructures. L’amplification de leur puissance est due à la déforestation et aux changements climatiques.
Le manque d’eau dans certaines parties du pays et sur de longues périodes est préoccupant. L’eau est l’un des éléments essentiels pour l’agriculture chinoise, les rizières nécessitent des apports en eau importants. Comme les précipitations sont majoritairement concentrées sur la saison des pluies (4 mois), le gouvernement a engagé de grands travaux pour la création de retenues d’eau dont le plus grand barrage du monde.
Les eaux de surface étant polluées, les Chinois ont exploité les eaux souterraines et aujourd’hui le contenu des nappes est trop raréfié pour répondre à leurs besoins.
En 1995 on dénombre 175 stations d’épurations, ce qui est très peu. Plus de la moitié des chinois boivent une eau ne répondant pas aux normes du pays. Les maladies propices à ce genre de situation (hépatite, dissentrie, typhoïde) se transforment en épidémie. Les cancers du foie et de l’estomac ou certaines maladies congénitales sont dues à une eau impropre à la consommation.
Le parti communiste a alors lancé plus de 300 projets de construction de station d’épuration . Pour cela il a débloqué 20 milliards de Yuan, soit prés de 15 millions d’euro, ce qui peut paraître faible au regard de la situation.
A Chengdu, chef-lieu de la province du Sichuan, on réalise le traitement des eaux polluées à l’aide d’un groupe des bactéries. La technique utilise aussi les agents oxydants comme des « enzymes ». Le Groupe Haifa a développé 80 types de bactéries pour une même famille. Le coût du traitement d'un m3 d'eau est 12,4 US $. La « durée de vie » des séries de bactéries est de 20 ans pendant lesquels il n’y aura pas besoin d’autres investissements.
En 2003 plusieurs villes de la province Jiangsu (sud-est de Chine) ont remis des « fiches de projet » à l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) faisant appel à l’aide de capitaux étrangers pour l’alimentation en eau et le traitement des eaux usées, en précisant que « les modes de coopération pourraient être des joint-ventures, ou des entreprises à capital étranger, ou des prêts de gouvernements étrangers. » L’amélioration prévue pour 2010 consistera à porter le taux de traitement des eaux usées de 18% environ en 2002 à 40 % en 2010 (Source : Le traitement de l’eau : la Chine comble son retard de Yves GUERMOND de l’Université de Rouen)
La Chine est l'un des 13 pays souffrant le plus gravement de pénurie d'eau. Parmi les 668 villes chinoises, 400 manquent d'eau douce. Un total de 16 millions de mètres cubes d'eau supplémentaires seraient nécessaires par jour. La majoration du prix de l'eau est la principale méthode utilisée pour encourager des économies d'eau en Chine. Yinchuan, chef-lieu de la région autonome hui du Ningxia, est la première ville chinoise à mettre en oeuvre la tarification progressive de l'eau. Cette augmentation progressive annuelle du montant des taxes sur la consommation en eau doit permettre, sous la pression, pour limiter un certain nombre d’abus. Beijing, les provinces du Hebei, du Sichuan et du Guizhou font des préparatifs dans ce sens (Réseau des informations de Chine du 06 mai 2004).
Grâce au projet BOT (Build-Operate-Transfert) sur l'usine Taiping de traitement des eaux usées à Harbin (chef-lieu de la province Heilongjiang), la pollution du fleuve Songhuajiang, rivière-mère dans la Chine du Nord-Ouest, va s'atténuer et l'environnement écologique dans tout son bassin s'améliorer graduellement. D'après les exigences de l'Etat, d'ici 2005, le taux de traitement des eaux résiduaires dans les chefs-lieux de province chinois atteindra 60%. Cependant, Harbin possède une seule usine de seconde catégorie qui traite quotidiennement 160.000 tonnes d'eaux usées avec un taux de traitement inférieur à 15%. Le projet BOT, mené par l’Université Qinghua, il vise à traiter 325.000 tonnes d'eaux usées quotidiennement. Deux autres usines de dépollution des eaux usées sont aussi prévues pour limiter les rejets polluants dans le fleuve Songhuajiang (Réseau des informations de Chine du 08 mars 2004).
La station de recherche de l’INRA située à Narbonne a collaboré avec la Chine en installant la méthode d’épuration de l’eau SBR. Le procédé SBR (Sequencing batch reactor ou réacteur biologique séquentiel) est un procédé biologique de dépollution qui fonctionne sur le principe des boues activées. Il consiste à la migration des microorganismes vers le fond des bassins de la station d’épuration avec dégradation des molécules azotées et du méthane. Cette production de biogaz peut permettre une importante économie sur les besoins énergétiques de l’unité, de l’ordre de 10 à 40 % sur la totalité de ses besoins (INRA Presse Info d’avril 2004).
La province Shandong exploite 100% de ses eaux souterraines. De par cette exploitation trop intensive, la superficie de sa nappe phréatique vide a déjà atteint 17.000 km2. Le niveau des sols baisse, l’eau souterraine est fortement polluée et les fontaines naturelles sont asséchées. Selon une enquête, les nappes phréatiques en Chine sont surexploitées et la surface totale qui a disparu est équivalente à celle de 3 île de Hainan (sud de la Chine) (Journal de Grand époque du 28 août 2001).
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