Construction traditionnelle ou systèmes industrialisés ?
L’architecture " douce " ou " écologique " (" soft architecture ", " natural design ") a pour matériaux de prédilection des matériaux naturels (terre, pierre, bois), dont la mise en œuvre fait largement appel à l’artisanat, contrairement aux matériaux transformés, standardisés, industrialisés. Ils constituent un gage de bonne intégration au milieu local. Cependant, au delà de sensibilités différentes, l’analyse des impacts environnementaux mérite d’être poussée plus avant, même si elle ne permet pas véritablement de trancher le débat entre les deux camps ; au demeurant, les matériaux traditionnels peuvent eux-mêmes faire l’objet de systèmes industrialisés de construction.
Les systèmes industrialisés, qui se traduisent par des préfabrications (plus ou moins complètes) en usines, permettent souvent de réduire la quantité des déchets et d’autres nuisances au niveau des chantiers de construction. En usines, les chutes et déchets présentent l’avantage d’être homogènes et concentrés, ce qui est favorable à leur recyclage, notamment interne, ou à une élimination dans de meilleures conditions ; de même, la pollution de l’eau et de l’air peut être traitée dans de meilleures conditions à ce niveau. Les systèmes industrialisés se traduisent généralement par des filières sèches, au moins au niveau du chantier de construction.
Le projet architectural doit alors être pensé avec des sous-ensembles qui " se déclinent ". Le chantier devient " chaîne de montage ".
Tel est notamment le cas des architectures métalliques. Les plaques de plâtre représentent également des éléments secs, au niveau du chantier de construction.
Les " systèmes composites interactifs ", utilisés par exemple dans le cadre de l’opération de logements de Montargis-le-Franc dans le Loiret, correspondent également à une filière sèche. Le système comporte 80 % de produits manufacturés, contre 50 % pour un chantier traditionnel.
Dans le cadre d’un programme REX également, le chantier réalisé à Gières, dans l’Isère, relatif à une résidence étudiante comportant 150 logements, fournit un exemple de filière complètement sèche.
Ailleurs, à Cusset dans l’Allier, le procédé ELCO s’est traduit par une maçonnerie apparente montée à sec.
La préfabrication des éléments de gros œuvre permet de supprimer le besoin de banchage-coffrage sur place, donc la consommation de matière et les déchets de chantier correspondants ; la préfabrication conduit en effet à utiliser des bancs métalliques réutilisables, à durée de vie longue.
Un problème connexe réside dans les agents de coffrage, pour favoriser le démoulage.
Les systèmes industrialisés comportent bien sûr diverses limites ou contraintes, dont le coût généralisé (y compris en termes de nuisances, de risques et d’atteintes à l’environnement) relatif aux transports, à la fois des matières premières et des produits finis.
Les matériaux traditionnels, locaux, peuvent dans certains cas retourner sans problèmes au milieu naturel, quant aux chutes ou après démolition. Parmi les arguments, on peut ajouter un impact positif sur l’économie locale. La construction artisanale permet en outre de réduire la quantité d’emballages, donc de déchets d’emballages.
Une interrogation concerne par exemple le choix entre l’utilisation de béton prêt à l’emploi, fabriqué par des centrales à béton, ou sa fabrication sur chantier, le cas échéant en ayant recours à une centrale à béton mobile.
Avis des responsables de l’Entreprise Pitance, dans le cadre du chantier vert REX HQE de l’opération Emile Decorps à Villeurbanne (immeuble " La Cypriane ", 113 logements).
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