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BTP

Matériaux traditionnels : vers un renouveau ?

la pierre

Suivant les régions, il s’agit de granit, de silex, de schistes, de grès, de galets, etc., de lauzes ou d’ardoises pour les toitures, de pierres brutes ou taillées.

Le bâti en pierres sèches conduit généralement à utiliser des pierres plates récupérées localement, mises en œuvre par la technique de l’encorbellement successif sur l’intérieur du volume construit, pour bâtir des maisons de berger ou d’autres bâtiments (" bories " en Provence, " cadoles " en Auvergne, etc.).

Pour la construction de murs avec des pierres maçonnées à l’argile, certaines méthodes " d’appareillage " conduisent à utiliser toutes les pierres, même les plus petites ; ceci permet à la fois de faire une économie de mortier, de prendre tout ce qui se présente et de ne pas faire de déchets, contrairement à l’utilisation de pierres triées ou taillées.

Sous le Second Empire, le système constructif " haussmannien ", archétype du logement bourgeois, assorti d’une " verticalisation " (en raison de la rareté foncière, liée à la " centralité ") a privilégié la pierre taillée. L’immeuble bourgeois en pierre se substitue aux " baraques " en bois et en pisé.

La tradition des constructions en pierre est restée vivace dans certaines régions. Ainsi, à Méribel (en Tarentaise), au lendemain de la Deuxième Guerre, Peter Lindsay a promu des chalets respectant la tradition, utilisant le bois, mais aussi la pierre pour les murs, avec des double-toits et des couvertures de lauzes.

Dans une optique plus moderne, Fernand Pouillon a aussi conçu des systèmes constructifs utilisant la pierre : pierre banchée associée au béton ou pierre préfabriquée massive.

Il convient en outre de tenir compte de la dureté des pierres : alors que celle du granit est de 13 ou plus, les pierres dont la dureté n’est que de 7 à 9 doivent être posées avec beaucoup de soins.

La pierre " reconstituée " se traduit par l’utilisation de granulats naturels, dont le choix permet d’assurer le rendu des couleurs, contrairement au béton coloré, qui se traduit par l’adjonction de colorants, ce qui pose des problèmes d’homogénéité de couleur des fabrications successives et de tenue dans le temps de la coloration ; s’y ajoutent des problèmes de " remontée de chaux " du ciment. En ce qui concerne leur utilisation en terrasses, il existe des dalles béton " désactivées ", plus résistantes. En réalité, les principales malfaçons sont dues à des mises en œuvre inadéquates, au niveau de la pose.

Les dégradations de la pierre sont ensuite liées à divers facteurs, dont la pollution atmosphérique. Parmi les méthodes de nettoiement, on peut par exemple citer l’électro-lessivage. La méthode consiste à extraire les sels nuisibles contenus dans les pierres ou les briques en utilisant la différence de potentiel électrique liée notamment aux remontées capillaires, qui sont le véhicule des sels, et les propriétés électriques des ions composant les sels (exemple d’application : Moulin Saulnier de l’ancienne chocolaterie Menier de Noisiel - 77).

En tout cas, la durabilité de la pierre est sujette à caution ; c’est une durabilité " sous conditions ".

la terre, le pisé, la brique

Dans la construction, elle est utilisée crue ou cuite, la terre cuite conduit à la fabrication de briques, tuiles, etc., et la terre crue a d'autres formes de fabrication.

Un peu d'histoire sur le pisé.

Très utilisée encore en Afrique, en Asie et en Amérique latine, la terre crue fait figure de matériau pauvre. Elle dispose de nombreux atouts mais aussi de faiblesses.

Un regain d’intérêt pour les constructions en terre s’est manifesté : ainsi, à Marrakech, dans les années 1960, un programme de près de 3 000 logements sociaux (" auto-construction assistée ") en " béton de terre stabilisée " a été réalisé.

Ce regain d’intérêt concerne également les pays industrialisés : Etats-Unis, pays scandinaves (groupe Nol), Allemagne, Pays-Bas, France, Portugal, etc.

En Allemagne, à Weilburg, un immeuble de terre de cinq étages a même été construit, montrant que ce matériau n’est pas réservé à la maison individuelle. De plus, dans ce pays, on observe le développement de la commercialisation de matériaux préfabriqués en terre : blocs terre-paille, plaques terre - toile de jute - armature en bambou, etc. Divers éléments sont fabriqués en continu, par extrusion.

En France, l’intérêt pour la construction en terre a été relancé par l’exposition " Archi de terre " du Centre Georges Pompidou. Cas de la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau, sur Villefontaine.

D’autres réalisations plus récentes peuvent être citées ; par exemple, dans la région, à Saint-Laurent de Chamousset, à Montbrison, la Chapelle d’Ars-sur-Formans, ainsi que le Centre " Terre vivante " à Mens.

Un autre enjeu majeur concerne la préservation, la restauration et la réhabilitation du patrimoine d’architecture en terre ; ainsi, Rhône-Alpes compte 300 000 à 400 000 constructions en terre (notamment en pisé), soit près de 15 % du parc. Dès lors, il s’agit d’un marché potentiel important pour des artisans, sous réserve de l’acquisition d’un savoir-faire adapté.

Cette proposition rejoint le programme " Gaïa " du groupe " CRA Terre " (Centre de Recherche et d’Application Terre), implanté à l’Ecole d’architecture de Grenoble et à l’Isle d’Abeau (dans les anciens locaux de l’Eco-musée du Nord Dauphiné, à Villefontaine), qui développe des fonctions d’assistance technique (par exemple dans le cadre de l’opération du Domaine de la terre, plus récemment à Mayotte, etc.), d’échanges dans le cadre d’un réseau international très large, de recherche, de centre de documentation, de formation : certificat d’études approfondies, de 3ème cycle, en architecture de terre, stages pratiques, séminaires.

Avec l’appui de la Région Rhône Alpes, s’ouvrent également à l’Isle d’Abeau " Les Grands Ateliers ", pôle d’enseignement, de recherche et d’expérimentation (en vraie grandeur ou à large échelle) de systèmes constructifs (en terre et autres).

Liste non exhaustive des Organismes et personnes-ressources.

Quelques références bibliographiques.

En ce qui concerne la terre cuite, la Région Rhône-Alpes est traditionnellement une région de production et d’utilisation de briques et de tuiles.

Pour les briques, on peut en particulier citer les " brique G " (en référence au coefficient G mesurant la déperdition thermique d’un mur), aux remarquables qualités thermiques pour la réalisation de murs porteurs.

Le système Climabric permet en outre de construire aisément des bâtiments en conformité avec les règles de construction parasismique.

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