Vers l'architecture flexible
Une pratique traditionnelle, lorsqu’on construisait la tête d’un mur, consistait à laisser en saillie une pierre d’attente pour que plus tard, le temps venu de bâtir la maison voisine, on puisse la relier à l’ancien mur sans avoir besoin d’y pratiquer des prises.
Au plan architectural, les systèmes simples (bâtiments séparés, en forme de parallélépipèdes, et systèmes " poteaux-poutres "), retenus par exemple pour le Campus de la Doua de l’Université de Lyon I, posent moins de problèmes d’adaptation que l’architecture du Domaine Rockfeller, plus complexe, avec un bâti composant un seul édifice.
L’Université de Lyon 2 à Bron-Parilly a ensuite été conçue par l’architecte R. Dottelonde pour qu’il soit possible d’une part de transformer une grande salle en plusieurs petites salles de travail, d’autre part d’agrandir le volume construit, grâce à des éléments susceptibles d’être déplacés et permutables.
Pour les constructions scolaires, notamment du second degré, le Ministère de l’Education Nationale fournit des recommandations.
S’y ajoutent les cloisons mobiles et les portes extensibles. Les collèges sont aujourd’hui conçus en prévoyant des extensions, pour passer notamment de 600 à 900 élèves.
Pour les immeubles collectifs, le système anglais PSSHAK (Primary Support Structure and Housing Assembly Kits) a été conçu pour une division " à la carte " de l’espace intérieur du bâtiment, aussi bien la taille des logements que leur nombre.
En France, dans l’opération récente de logements de la Vénerie à Montargis-le-Franc, dans le Loiret, conçu par l’Atelier d’Architecture Dubosc et Landowski, les grands logements (de 4 et 5 pièces) sont tous en duplex et traversants, au rez-de-chaussée et au premier étage, avec accès indépendants au rez-de-chaussée ; ils se prêtent bien à des transformations. Les " peaux " des façades peuvent elles-mêmes être modifiées en fonction d’un éventuel changement.
D’une façon générale, les systèmes de construction visant une flexibilité se traduisent par la création de plateaux et non pas de volumes.
En outre, la " grande portée " permet de disposer d’un plateau libre et ouvert, donc d’une plus grande souplesse dans la conception des pièces.
L’architecture métallique se prête bien à la grande portée et à la modification des formes, mais d’autres matériaux et systèmes sont aujourd’hui utilisables ; ainsi, les dalles alvéolées précontraintes, préfabriquées, sont assez largement utilisées en Amérique du Nord et en Europe du Nord.
En France, dans le cadre du chantier REX de Cormontreuil près de Reims, relatif à 81 logements, on a utilisé des dalles alvéolées précontraintes d’une portée de 9 mètres au lieu des 6 mètres traditionnels. Au-delà, il apparaît souhaitable de passer à 12 mètres pour allonger les trames et assurer une portée de façade à façade.
Le néerlandais Habraken, en 1961, proposait un système évolutif plus ambitieux, avec les " porteurs " constituant les seuls supports fixes, le reste constituant des unités détachables.
La flexibilité concerne également divers sous-systèmes, comme les systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. Les modalités d’approvisionnement énergétique étant incertaines dans le long terme, le rapport Bidou se prononce pour des bâtiments " réversibles " au plan énergétique : chauffage au bois, au fioul, au gaz ou chauffage urbain, contrairement au tout-électrique qui n’offre pas de solution alternative au plan individuel.
Certains préconisent d’imposer, dans les immeubles chauffés à l’électricité, des réserves dans les structures, permettant l’installation d’une circulation d’eau chaude si cela s’avérait nécessaire.
Le principe des plafonds suspendus est également favorable au passage de nouveaux réseaux " d’utilités ".
La restauration, la rénovation, etc.
A titre d’exemple, l’accent sera mis principalement sur le décapage des façades de bâtiments. Il peut être réalisé par brossage, ponçage, sablage à sec ou hydro-pneumatique, nettoyage à l’eau haute-pression, procédés thermiques ou chimiques. Le choix de la méthode la plus appropriée est fonction de nombreux paramètres (exemple).
Le décapage chimique occupe actuellement une place importante, avec des produits de plus en plus efficaces, mais de plus en plus dangereux pour les utilisateurs et pour l’environnement.
Complément sur les décapants chimiques :
Les décapants chimiques, ainsi que les résidus de peintures ramollis, doivent être considérés comme des déchets susceptibles d’être éco-toxiques, de polluer les sols et les eaux. En Allemagne, il est interdit d’utiliser des produits chimiques de décapage à moins de récupérer la totalité des eaux sous sévère contrôle et de les faire traiter.
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