De l’usure à l’obsolescence ; les facteurs d’obsolescence
Les démolitions et les réhabilitations résultent de facteurs d’usure, de coûts d’exploitation et de maintenance trop élevés, ainsi que de facteurs d’obsolescence de divers types, à différents niveaux.
Il convient de faire participer davantage les futurs habitants à la conception. De plus, les fonctions d’entretien et de maintenance sont mieux assurées par l’accession à la propriété que dans le cadre d’une location.
Du point de vue historique, la loi Malraux de 1962 a institué des secteurs sauvegardés (Plans de sauvegarde et de mise en valeur). Le premier secteur concerné a été le Vieux-Lyon, soit 25 hectares (arrêté ministériel de mai 1964). Des aides à la restauration et à la réhabilitation (façades, gros œuvre, éléments de confort) ont été instaurées.
En ce qui concerne plus spécifiquement la pré-collecte des déchets ménagers (Se reporter au dossier 'La gestion des DIB - Généralités'), en particulier en habitat vertical, le vide-ordures est de plus en plus contesté, pour des raisons sanitaires, ainsi que d’odeurs et de bruit, et pour des raisons fonctionnelles, quant aux types de déchets évacuables par cette voies ; s’y ajoute le développement de collectes sélectives ou séparatives. L’accroissement du volume des déchets ménagers le développement des collectes séparatives conduisent à repenser la conception des locaux de stockage des poubelles, pour les rendre plus spacieux, plus faciles d’accès, mieux adaptés à leurs nouvelles fonctions.
D’une façon plus générale, l’adéquation et l’évolution du bâti s’inscrivent dans une dynamique des changements de valeurs.
L’éphémère " versus " la durabilité ; pour une stratégie de la flexibilité
Les architectures textiles, les structures avec toile tendue, les structures gonflables, sont notamment bien adaptées à des manifestations temporaires. La réunion du " Groupe des Sept (G7) " à Lyon, en juin 1996, en fournit un exemple.
La maison en carton a fait l’objet de quelques réalisations expérimentales.
Parmi les autres réflexions et tentatives d’architecture éphémère, on peut citer en France celles du Groupe d’Etudes et d’Architecture Mobile (GEAM) en 1956, les " Métabolistes " au Japon, l’exposition sur " l’architecture jetable " à Essen en Allemagne, et le groupe anglais " Archigram ". Ce groupe a par exemple imaginé des agglomérations se faisant et se défaisant à volonté, par regroupement et dispersion d’éléments mobiles, à base de structures démontables ou gonflables. C’est ce qu’il appelait la " Dissolving City " ou " l’Instant City ".
Un immeuble peut en outre être rénové en conservant l’ossature, mais en renouvelant le contenu, préfabriqué, à l’image des " éco-recharges ".
Ces utopies conduisent plus fondamentalement à s’interroger sur le bon usage de l’éphémère et de la durabilité, sur la stratégie de la durée et de la flexibilité (Quelques références bibliographiques).
Le Corbusier prônait une architecture " renouvelable ". En 1937, son plan " Obus " pour Alger visait à réconcilier le monumental et l’éphémère, le vernaculaire et la technologie : le gros œuvre se traduisait par une préfabrication poussée des éléments porteurs, tandis que le second œuvre serait approprié par les habitants et évolutif, en fonction des goûts, des besoins et de leur évolution.
Il apparaît difficile, sinon impossible, de prévoir les besoins futurs à échéance de 20 à 50 ans, voire 100 ans. Par exemple, quant aux établissements d’enseignement, quels seront, dans le long terme, les effectifs ? les méthodes d’enseignement ? Il en est de même pour les hôpitaux et autres établissements de soins, etc ...
En ce qui concerne la restauration sur les lieux de travail, on observe également des changements majeurs : passage de la cuisine avec préparation des repas à des besoins de réfrigération et de réchauffage, etc.
La flexibilité peut elle-même s’exprimer :
L’architecture " vivante " propose ainsi des volumes variant au gré des occupants qui créent, grâce aux portes pivotantes et coulissantes, des espaces et des ambiances différentes, selon leurs besoins ou leurs humeurs.
La maison japonaise, avec ses cloisons de nattes ou ses panneaux mobiles, coulissants, en papier tendu sur cadre bois, fournit une illustration de la flexibilité des espaces intérieurs, mais la flexibilité peut appeler des transformations plus complètes. La " minka ", maison japonaise traditionnelle, se composait d’éléments interchangeables.
Les granges transformées en habitations constituent chez nous des exemples de " récupération citadine " de bâtiments ruraux, avec d’éventuels problèmes de " défiguration " de ce patrimoine.
Les manifestations temporaires de grande ampleur conduisent, bien sûr à envisager le devenir des constructions ; ainsi, pour les Jeux Olympiques de Lillehammer, les norvégiens ont fortement intégré cette problématique :
Aux Jeux Olympiques d’Atlanta, en 1996, le stade olympique a été conçu pour être ensuite transformé en stade de base-ball, moyennant un démolition partielle.
La recherche de flexibilité s’applique à d’autres constructions correspondant à des usages plus classiques.
Manuel Perianez (" l’habitat évolutif ", PCA Recherches n°44, 1993) rappelle que l’habitat des origines était évolutif ; c’est la mise en œuvre de techniques de construction complexes, au 19ème siècle en Occident, qui l’a rigidifié.
En ce qui concerne la flexibilité du volume intérieur, les cloisons coulissantes étaient une solution familière dans un grand nombre de logements sociaux anglo-saxons et hollandais du début du vingtième siècle.
On peut ensuite citer l’immeuble de Mies van der Rohe à Stuttgart en 1927, l’immeuble de Jarnbrott à Göteborg (Suède) en 1954, puis celui de Kallevach dans cette même ville en 1960, le groupe " Mecanoo " aux Pays-Bas, les cloisons pivotantes de " Canale 3 " à Amsterdam en 1993. Le Plan Construction et Architecture avait également lancé un concours pour un programme expérimental (REX) de maisons agrandissables pour jeunes ménages.
D’une façon générale, il s’agit de concevoir des bâtiments qui peuvent être modifiés, étendus, transformés, voire démontés pour libérer l’espace. On ne vise pas l’éternité ; de plus, les éléments démontés peuvent être réemployés ou recyclés.
La préservation de possibilités pour le futur passe également par une politique de réserves foncières.
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