Le recyclage
Il peut s’agir d’un recyclage " en boucle " ou " en cascade " :
Il faut également distinguer recyclage " interne " et recyclage " externe ", mais les qualificatifs méritent des précisions ; le caractère interne ou externe dépend de l’ensemble ou du sous-ensemble considéré. Dans une acception étroite, le recyclage interne désigne le recyclage par un producteur de ses propres chutes de fabrication. Par extension, on peut considérer le recyclage " interne " d’une branche ou d’un secteur d’activité.
Pour le recyclage de la partie inerte des déchets de bâtiment, on distingue deux grands types de procédés et d'installations.
Les matériaux inertes recyclés sont principalement utilisés dans le cadre d’ouvrages de génie civil :
Les domaines d’application suivant les caractéristiques des produits des bétons et produits de démolition recyclés sont fournis notamment dans le Guide technique rédigé par les Laboratoires Régionaux de l’Ouest et de l’Est Parisien, avec le concours de l’UNICEM d'Ile-de-france (Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction d'Ile-de-france).
D’autre part, le bâtiment recycle des déchets ou résidus provenant d’autres branches et, à l’inverse, livre ses déchets ou résidus à d’autres branches. Le premier cas de figure est en fait plus courant que le second, notamment en raison de l’importance des quantités de matériaux mis en œuvre par cette branche, et plus globalement par le secteur du bâtiment et des travaux publics, donc si on considère la " famille de branches " constituant le BTP.
Exemples de déchets recyclés par le BTP.
Dans le cadre des " chantier verts " REX, et notamment celui de l’entreprise Pitance à Villeurbanne, certains enseignements économiques ont été dégagés.
Sous réserve de coûts non prohibitifs, divers avantages s’attachent au recyclage : économies de ressources naturelles et coût évité par rapport aux solutions d’élimination. De plus, dans le cadre de filières courtes, il s’agit de matériaux locaux.
En Allemagne, on peut citer les réalisations de l’architecte-urbaniste Eckart Hahn à Berlin, depuis 1982, pour la " reconstruction écologique " de la ville : bassins de récupération des eaux de pluie (utilisables par exemple pour les chasses d’eau), traitement par lagunage des eaux usées, utilisation de sources d’énergie locales et recyclage de tous les matériaux utilisés pour la construction (**).
Plus récemment, l’Allemagne a adopté une loi sur " l’économie en boucle fermée ". D’ores et déjà, elle est appliquée par exemple sur les portes et les fenêtres en aluminium ; une structure " ad hoc " (AUF) a été créée à cet effet.
En ce qui concerne les moquettes, une " Association européenne pour des moquettes écologiques ", " GUT ", regroupant les principaux fabricants, a été créée et " Recam " est un programme européen de recyclage des revêtements textiles. Les objectifs concernent le recyclage des chutes neuves, ainsi que des moquettes après usage ; cependant, ces dernières posent de redoutables problèmes, en raison des colles et adhésifs utilisés. Toutefois, en Allemagne, un projet-pilote bavarois a conduit à collecter, trier et valoriser les moquettes, et il est prévu d’appliquer à l’ensemble du pays le système logistique expérimenté en Bavière.
Le mono-matériau ?
Le mono-matériau est en principe favorable à un recyclage. Cependant, un bâtiment comporte généralement un très grand nombre d’éléments, pour répondre à de multiples fonctions.
La maison en bois massif représente un exemple traditionnel. Pour d’autres matériaux, quelques réalisations ont visé à montrer les possibilités du mono-matériau ou de l’utilisation maximale d’un matériau : maison de verre, maison en carton, en acier ou en aluminium (y compris recyclé), ou en matières plastiques.
C’est par exemple la " Maison de fer ", c’est-à-dire l'hôtel Van de Velde construit par Victor Horta à la fin du dix-neuvième siècle, ou bien la " Maison de verre " ; construite en 1930 à Paris (où elle se trouve toujours) pour le Dr. Dalsace ; cette dernière a été conçue par l’architecte français Pierre Chareau et le néerlandais Bernatd Bijvoet, très sensibles aux problèmes d’éclairage et à l’interpénétration de l’intérieur et de l’extérieur : les murs sont en briques de verre avec lentilles concaves.
Pour les matières plastiques, on peut citer la " maison Milon " de l’Institut international des arts et techniques des polymères, et plus récemment la maison " tout plastique " construite à Bergen-op-Zoom, aux Pays-Bas, ou encore des coques en plastique telles que le " Tétrodon " du groupe Barbot ou la " Bulle 6 coques " de Dubigeon-Normandie, aux formes futuristes.
Toutefois, il ne s’agit que de réalisations singulières, de démonstration du possible plus que du souhaitable.
Au demeurant, la maison " tout plastique " comporte de nombreuses sortes de matières plastiques. Dans l’optique d’un recyclage, il conviendrait là encore de les séparer ; certains mélanges de résines sont acceptables, d’autres ne le sont pas ; il existe des incompatibilités.
La recherche de performances a conduit par le passé au développement des complexes de matériaux et des matériaux composites. Il apparaît aujourd’hui bien difficile et sans doute non souhaitable de s’en passer ; mais le mono-matériau, ainsi que la dissociabilité, constituent des références utiles, notamment dans l’optique d’un recyclage. Ce sont désormais des critères à prendre en compte dans le choix des systèmes et des matériaux de construction.
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