Cas des boues
Le traitement des eaux résiduaires par traitement biologique produit des boues, qui à l’heure actuelle sont couramment éliminées par épandage sur des terrains agricoles.
Un dossier complet RecyPro sur les boues vous est proposé. Les commentaires suivants sont interprétés par rapport à la problématique du secteur de l'agro-alimentaire.
Selon l’arrêté du 2 février 1998, les boues provenant du traitement des eaux ne peuvent être utilisées en agriculture que si elles sont conformes aux spécifications énoncées au titre 4 de la norme NF U 44-041 ( à vérifier dans l'arrêté). Cet article 4 définit les caractéristiques que doivent respecter les boues à valoriser en matière de teneurs en éléments-traces et en caractéristiques micro-biologiques. Ce texte est complété par d’autres législations. Par ailleurs, dans la mesure ou les boues sont épandues, il sera nécessaire de réaliser préalablement un plan d'épandage prenant en compte la nature du produit à épandre ainsi que les terrains utilisés (type de sols, cultures, …). |
Il est important de noter que la législation ne réclame pas de niveau de siccité pour les boues avant épandage. Il apparaît que différentes contraintes doivent être prises en compte pour fixer la meilleure siccité des boues .
En ce qui concerne le propriétaire du matériel de transport des boues (tonne à lisier, épandeur), différents cas peuvent se présenter :
Généralement, en sortie du clarificateur (avant tout traitement), les boues de laiterie ont une siccité de 1% soit 11 kg de matières sèches par m3. Le taux de déshydratation des boues à atteindre sera le résultat de la prise en compte des cinq remarques précédentes (aspect technique et économique du problème).
La plupart des laiteries de l’agro-alimentaire n’ont pas mis en place de traitement particulier des boues ; il s’agit généralement de techniques très simples, réalisées par le service maintenance de l’entreprise. Très souvent, elles sont simplement soutirées des bassins et stockées dans des silos.
Pour les rares entreprises ayant mis en place des procédés de déshydratation, elles utilisent des traitements de déshydratation mécanique, comme la table d’égouttage, le filtre presse ou la centrifugation.
Toutefois, les traitements mécaniques n’ont pas de très bon rendement sur les boues de laiterie. En effet, elles sont filamenteuses, trop riches en composés colloïdaux et en matières grasses. Par exemple, avec une table d’égouttage, les siccités obtenues sont de l’ordre de 5 à 6% soit 60 kg de M.S. par m3. Le coût d’investissement de cet appareil est de l’ordre de 76 220 Euros (station dimensionnée pour traiter 2 000 à 6 000 équivalents habitants).
Une technique permet d’obtenir des siccités plus élevées : Il s’agit de la centrifugation. Toutefois, l’état des boues reste fluide, même s’il est plus pâteux, avec des siccités de l’ordre de 10 à 12%. Le coût de cette technique n’est pas simple à chiffrer car peu d’installations sont actuellement en fonctionnement ; on peut estimer qu’une installation dimensionnée pour traiter 530 kg de matière sèche par jour (cela correspond à une station d’épuration de laiterie traitant 120 000 litres de lait par jour donc destinée à épurer 12 000 équivalent-habitants par jour) nécessite un investissement de 152 450 Euros.
Tableau comparatif des coûts de trois traitements des boues |
La destination finale des boues urbaines est souvent affaire de circonstances : actuellement trois destinations ultimes sont possibles et pratiquées à l'échelle industrielle.
Cette pratique qui a constitué au cours des deux dernières années le mode d'élimination principal des boues urbaines est appelée à cesser totalement puisque interdite par des textes réglementaires.
Il convient évidemment, pour guider le choix du schéma d'élimination finale des boues à adopter, de tenir compte d'impératifs technico-économiques (économie en énergie, fiabilité des différentes opérations unitaires de la chaîne de traitement et de l'organisation mise en œuvre, facilité et souplesse d'exploitation) tout en ne négligeant pas pour autant les raisons écologiques et psychologiques qui peuvent faire abandonner un schéma d'élimination même s'il est possible sur le plan technique et économique.
Le choix de la destination des boues devra être fait en outre de manière à ce qu'elle soit compatible avec la préservation de l'environnement et avec les impératifs de la législation en vigueur.
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