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Le béton : du quantitatif au qualitatif

Un peu d'histoire

Il conviendrait en fait de parler des bétons, plutôt que du béton. En ce qui concerne l’état de surface, il peut être revêtu ou brut de décoffrage, lisse ou rugueux, à grains fins ou gros, homogènes ou non, cannelé (pour jouer avec la lumière), gris, blanc ou coloré.

Diverses fabrications conduisent à utiliser des additifs : accélérateurs de prise (alcalins), durcisseurs, etc., constituant des déchets industriels spéciaux (DIS) ; s’y ajoutent les huiles de décoffrage [v. ci-après], ainsi que les huiles provenant des engins de chantiers.

Au niveau des fondations, des injections de béton trop aléatoires peuvent se traduire, outre par des gaspillages, par des pollutions.

Dans certains cas, notamment lorsque certaines règles n’ont pas été respectées, les bâtiments en béton armé vieillissent mal : le célèbre couvent de la Tourette (dans le Rhône, à Eveux) conçu par le Corbusier en fournit une illustration.

En ce qui concerne le Campus universitaire de la Doua, la chute de gros morceaux de béton a conduit à devoir refaire complètement 6 ou 7 poteaux et à " reprendre " certaines façades, en béton brut, non revêtu ; mais l’ampleur des dégâts reste encore relativement limitée, et la pose d’autres revêtements aurait pu conduire à des problèmes beaucoup plus importants.

Ces dégradations du béton armé se produisent en particulier lorsque les armatures métalliques sont trop proches de la " peau " ; sous l’effet de l’humidité, des intempéries et des infiltrations, l’armature métallique s’oxyde, ce qui entraîne des gonflements du béton, des effritements, des cassures. Cela résulte surtout de défauts dans la mise en œuvre, quant au calage des armatures, lors du coffrage : un calage insuffisant s’accompagne d’un déplacement des armatures lors du remplissage.

La " reprise " de ces malfaçons est coûteuse : il faut ainsi " piquer " le béton, " passiver " à l’acide les armatures lorsqu’elles sont trop attaquées, etc.

Malgré les leçons du passé, et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des bétons, ces pathologies restent courantes. Le calage des armatures appelle beaucoup de soin.

Par ailleurs, le recyclage des bétons sous forme d’agrégats reste à consolider, notamment au plan quantitatif ; en 1990, le recyclage en France a porté sur 1 800 000 tonnes (*). D’autres pays, comme l’Allemagne, les Pays-Bas, et la Suisse ont des taux de recyclage très supérieurs.

Les agents de décoffrage.


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